ARTICLE

Jeunesse de la conscience de soi

Apprendre à repérer ce qui fait sens dans son histoire, et construit les matériaux de son esprit. S’appuyer sur ces briques primitives pour comprendre leurs vecteurs de sens. Regarder le résultat et le spectacle de ce qui est maintenant.

Paysage d’enfance et départ

J’ai toujours eu un besoin irrépressible de comprendre, et de mettre en forme, ce que je comprenais. Besoin rebelle non réductible. Impossible d’apprendre sans reformuler, apprécier et m’approprier ce que je faisais. Y compris parfois concernant la façon dont la chose était enseignée ; la forme ne me convenait pas. Je ne pouvais pas accepter passivement ce à quoi j’étais confronté ou à quoi on m’obligeait, tout en étant très intéressé par les formes de savoir. J’avais besoin d’être le témoin actif de ce que vivais et voyais. Le fonctionnement mental ou fonctionnement de l’esprit, dans sa réalité et dans l’étendue de son fait, a toujours été un mystère pour moi. Il m’a passionné, comme on vit une aventure. J’étais émerveillé devant les différentes formes de savoir des sciences de la physique, de la chimie, et des mathématiques. Et c’était pour moi une énigme et un fait surprenant d’être en vie.

A ceci s’est ajouté que ma conscience lucide, et « hyper présence », a commencé très tôt dans des circonstances particulières, à propos desquelles j’écrirai peut-être un jour. Je me suis intéressé aux objets et aux personnes, entretenant avec eux une sorte de dialogue permanent, immédiat, « cartographique », sentant le besoin de capter et de retraduire, à partir de mes émotions primaires et solitaires, tout ce qui m’entourait. Besoin de veille et conscience de l’immédiat et de la survie peuvent aller ensemble. Je vivais dans la crainte d’une menace perpétuelle de la suspension de ma vie. Je ne connaissais pas le futur, au sens du lendemain, et ne l’ai pas connu avant longtemps. Je ne connaissais que les lendemains du jour, que les formes possibles de la disparition immédiate. Je m’y suis adapté. Cette donnée est importante à prendre en compte pour se connaître soi et son rapport aux autres. Je veux dire par là qu’on peut comprendre ce qui se passe pour soi, comme enjeu propre et reconduit, tout en ne pouvant pas communiquer là-dessus, mais en devant s’y adapter. Ma vie émotionnelle s’est gravée là, avec la menace de s’interrompre brusquement. Cette donnée particulière de la vie, de mon « paysage d’enfance », a modelé en moi une conscience et une vision psycho-physique réelle et en trois dimensions. Je dis trois dimensions, car je vivais au travers des perceptions que j’avais, et non pas au travers du discours des adultes ou des autres enfants, ou de la médiation des institutions sociales. Ce que je vivais devenait une sorte de conte que je devais me raconter.

Lorsque j’évoque mes émotions primaires, je leur donne ou redonne la forme du lieu où ma conscience est née et s’est délimitée pour moi, celle où elle s’est le plus imprimée et le plus exprimée à moi, dans mon souvenir et mes images, entre quatre et cinq ans. Cette période est mon « lac de conscience ». Et je fais le lien avec une fillette, qui en hôpital de jour avait tracé un cercle avec les feuilles tombées autour d’un arbre. Elle tournait en suivant le tracé de son manège propre. J’ai observé son rite, sans donner un nom de symptôme. Pour moi, la conscience et le début de celle-ci, c’est cela. Est-ce qu’on peut parler de symbole ? Les souvenirs, perceptions fortes ou non, prennent corps et forme en même temps, comme des premières formations de l’esprit. Les souvenirs, perceptions fortes ou non, prennent corps et forme en même temps, comme des premières formations de l’esprit. Comme une sorte d’incrustation. Ils sont plus ou moins vrais pour une vision et psychologie contemporaine ou ordinaire. On peut comparer ces souvenirs et émotions avec des paysages, des visions, des évocations, dans leur tonalité, en forme de « coma » ou de cauchemar, ou de joie intense, ou encore comme des perceptions insoutenables. Leur localisation est difficile. L’image qui me vient est celle d’une grande surface de lac, comme un miroir non séparable du paysage et du contexte. Les images et souvenirs ne viennent et ne se rappellent souvent que dans l’indirect. Comme ce petit village du Vercors où ma conscience est née, à moi et aux autres, en les englobant dans l’étonnement, la suspension et l’intensité de cette conscience vigile. Et comme conscience de ma précarité, mais aussi de la disparition possible des autres. Forme et mode de conscience qui se sont scellés là, et qui m’accompagnent dans ma conscience ordinaire. Pour pouvoir imaginer cette forme de conscience accompagnatrice, imaginez une forme de rétroviseur latéral, constant à côté de vous, et comme doublant votre vie et votre présence. En retour, et à partir de là, va s’exprimer la conscience et pulsion existentielle, s’étonnant d’être en vie ou vivant. Ceux qui ont expérimenté cette forme de conscience, d’hyper-conscience muette, doublant la personne et sa présence, savent que c’est elle qui les tient ou les a tenu ou suspendu en vie, dans leur forme d’attention. Condition kinesthésique et coenesthésique de sa propre présence et de sa modalité, dans la pulsion de ce qui vous arrive, et dans la conscience miroir d’être soi. Ce monde des sensations, perceptions et intensités, dans ses suspensions et évolutions, et son retour, précédait et enveloppait le monde des humains, leurs conversations, paroles et présences autour de moi. J’avais acquis une forme d’hyper-conscience dont les adultes ne pouvaient se douter. Ma vie était comme un livre, à l’intérieur duquel je dialoguais seul. On subit d’abord le vécu, avant de pouvoir le retraduire, et qu’il y ait un public et un témoin pour cela. Le besoin de retraduire, d’élaborer et de comprendre ce qu’il en était et a été, bien qu’essentiel, vient en second, dans le déroulement et la poursuite du paysage de vie. La survie, sa forme et sa qualité, viennent de la capacité d’inventer et de suppléer.

Trouver sa place dans les collectifs sociaux

Un autre besoin a été pour moi de réfléchir et de me faire entendre, de trouver ma place dans un collectif, sans l’accepter comme un fait ou un dictat, ou comme un théâtre des ambitions et des rôles ou « une carrière tranquille ». Un petit théâtre ordonné des espoirs et des envies, des adultes ou des lignes tracées par le collectif social. Les collectifs sociaux s’imposent souvent à nous comme des évidences, dans leur massivité et leurs raisons propres. Ils enferment les personnes dans le sillage de leurs conformismes, leurs conditions radicales, leurs standards, formes de codifications édictées, implicites ou explicites. Les collectifs sociaux s’imposent souvent à nous comme des évidences, dans leur massivité et leurs raisons propres. Ce sont en quelque sorte « des assurés d’avance ». C’est là comme une fabrique des collectivités, une sorte de théâtre social, auquel il convient de se conformer pour rassurer. Françoise Dolto savait stigmatiser ces formes de pathologie mentale, sociale, relationnelle, induites par différents types de caractériopathies. Elle savait les détecter et en parler. Comme le cas, bien repéré aujourd’hui, mais encore si courant, d’un père dont le fils, adolescent doué, ne pouvait qu’insatisfaire et priver de normes de réussite en forme de médaille et d’identité propre. Comprenant cela, en connivence avec Dolto et le directeur d’établissement du jeune, il a été possible de mettre à distance cette forme de paranoïa mentale et sociale, et mettre le garçon à l’abri. Voilà un bref aperçu des formes et conditions implicites du fonctionnement mental, et des sources de ses fonctionnements, qui peuvent être relayés imprudemment par le ou les fonctionnements institutionnels. Le risque est alors de n’être plus ou pas quelqu’un. Pour ma part, j’ai toujours refusé cette fabrication du cours de la norme et la non-conscience, et cultivé et mis en avant le consentement. Je ne voulais pas me renier, et satisfaire la formation des chefs institués et de leurs procédures locales, formes de normes impératives. Cela ne m’a pas rendu assimilable, mais mis en décalage. Mais je pense aussi que cette condition a été une chance, ou du moins ai-je su la tourner ainsi, pour comprendre dans leur systématique bien des choses. J’ai refusé de me fondre en aveugle dans le formatage social, dans sa généralité, dans ses codes et raisons, tout en maintenant un certain respect. Je me suis élevé et suis rentré en résistance. Revenir aux sources de son image mentale et sociale, et de sa formation d’enfant et d’enfance, permet de comprendre le moule et l’empreinte de bien des comportements. La forme de ce qui était, et devint alors, constitue alors les briques de l’actuel.

Le légendaire ou comment l’histoire vous suit et vous précède

Mon histoire de vie, avec ses briques, me permet de mettre en perspective ce que j’ai fait, voulu faire, et comment j’y suis parvenu dans l’horizon de mon vouloir. Cette historiographie possède plusieurs faces et fonctions, qui ont une valeur personnelle et indicative pour moi, mais aussi une fonction sociale. J’évoque la fonction sociale dans la mesure où il s’agit d’une conscience sociale, c’est à dire conscience de ce qui m’est arrivé, et conscience de ce qui peut arriver à d’autres. Mais aussi conscience de ce qui peut être ignoré ou ignorance. De ce fait, la conscience peut se traduire en forme de vigilance et d’attention. Du point de vue de sa forme, la conscience est conscience de ce qui se passe à côté de soi, dans son contexte ou dans ses formes de proximité. Nous sommes accompagnés par notre contexte, comme par un personnage vivant, et nous sommes aussi faits par nos contextes. Cela correspond pour moi à l’image et à la notion d’étendue : ce qui est ma conscience, est ce qui me reflète et ce dont je suis le reflet.

Comment rendre raison de cela ? Sous quelle forme et sur quel plan ? Comment imaginer la conscience au-delà de son seul périmètre et de son occasion immédiate ? Il faut imaginer une sorte de grand frère ou de grande sœur veillant à côté de nous et nous accompagnant, comme un parent au début de notre vie, et qu’on découvre dans notre parcours. Ces formes de besoin et de conscience parallèles sont aussi liées à nos risques, nos angoisses, et aux situations qu’il nous faut surmonter et expérimenter. Nous entrons là dans une forme de conscience collective. Qui ne connaît pas en effet ces adolescents qui présentent des troubles du développement et de l’attachement et qui ne peuvent surmonter le risque de l’étranger et de s’éloigner du toit parental ? Par-là, nous pénétrons aussi dans l’ordre social et dans l’ordre de ses réalités, mais aussi de ses traductions mentales. Ainsi, ce personnage que j’évoque comme étant « notre double » ou « parallèle rassurant », intervenant dans notre évolution et parcours de vie, est à la fois nous et notre « légendaire ». Comme une source de naissance et un berceau de paysage. Par légendaire, j’entends notre surconscience ou sous conscience, implicite et sous-jacente, accompagnant nos réalité communes. C’est-à-dire une forme de conscience et d’éveil, bien plus étendue que la conscience commune et façonnée. Légendaire signifie qu’on entre dans le parcours d’être et de devenir, comme si l’on avançait entre « ciel et terre ». On est soi, au moment où on advient à une forme de conscience suffisante dans son être et sa formation.

Comprendre comment on entre dans la vie sociale et collective, exemple et modèle

On entre dans la vie sociale et collective « en anonymat », pour autant qu’on soit muni de ce bagage là et de quelques bons accompagnants. Je veux dire par là qu’on est obligé de ce confectionner un visage et en partie un masque social pour contrôler le nouvel environnement et ses conditions. On ne peut se laisser prendre à des modes d’organisation ou des relations d’obligations, sans ce que cela remanie et ne mette en question beaucoup de choses dans sa personne et ses sentiments propres de sécurité et d’assurance d’entourage. Cela dépend aussi de si on est prêt à se constituer comme une vraie personne, dans son modèle et représentation, à ses propres yeux. Je choisis là mes mots, car chacun compte dans l’entendement de l’esprit. Ainsi, si je parle de moi, je n’en parle pas comme de quelqu’un d’unique ou d’une chose unique ou exceptionnelle. Ce serait une marque d’aliénation totale. J’en parle comme d’un moi, qui est forme et exemple ; une forme de complexité en soi. Cela devient ce que j’appelle un modèle, une forme de médiation en soi, entre soi et soi, demandant à être constituée pour bien se comprendre et comprendre autrui. A une époque où l’on parle de communication à tout va, il faut je pense bien rectifier et mettre en valeur la forme impérative permettant de se comprendre et de se mettre en mode compréhension, sur un plan qualitatif. Et en forme d’apprentissage large. Et ne pas manier du cognitif à tout va.

Ce légendaire qui constitue notre histoire et notre soi, ainsi que nos mythes de base, fondateurs de l’humain en nous, nous double et complète de différentes façons, dans ce que nous sommes, dans ce qui nous arrive, et dans ce qui nous est arrivé. Trois cumuls de dimension et d’espace-temps ou époque qui accompagnent la naissance et la conception d’un humain, dans son décours, dans sa condition et dans son entrée sociale, voire morale. Pourquoi cela n’est-il plus considéré ? Quand nous recevons quelqu’un, il faut bien comprendre, que nous ne recevons pas qu’un problème, ou une circonstance, ou encore des formes de symptômes et maladies mentales ou psychiques, pour parler de ce secteur, ou des sources de malheurs et de difficultés, et toutes formes objectives sociales, objectivées et rendues massives. Nous recevons quelqu’un qui est une forme de légende de lui et de son histoire, qui le préforme et le façonne dans sa façon d’être quelqu’un et dans sa rencontre du nombre ou du collectif. Nous recevons quelqu’un qui est une forme de légende de lui et de son histoire, qui le préforme et le façonne dans sa façon d’être quelqu’un et dans sa rencontre du nombre ou du collectif. De fait, la personne est forcément un contexte au sens d’être porteuse de soi, d’un groupe, d’une histoire, et de la forme de coexistence formée par des groupes humains réduits, et qui ont aussi une histoire, qui leur sert de berceau et de ressource et qui les assemble dans leurs formes et types de liens. Le tout constitue un esprit, ou une source historique et un ancrage dans le temps et dans son ensemble, une forme d’intelligence du temps et de l’espace à considérer. Qu’on pense à une région, par exemple, et on aura un bon modèle de ce qui porte en soi du sens et une forme d’intelligence du temps et de l’espace à considérer. Ou prenons l’exemple de personnes travaillant dans une entreprise et dont l’attachement et le sens qu’ils y attachent ensemble et à quoi ils s’attachent dans leurs liens assemblés, dépasse le seul fait des raisons économiques et des aléas factuels de l’économie et de ses intérêts immédiats. Comprendre le fait et l’état du second, n’est pas nier ou rayer l’ordre de l’existant du premier et ses fondements. Il faut pouvoir s’ouvrir à la compréhension de ce que la personne est comme « source livre », contexte et ressources d’intelligibilité, ne serait-ce que pour comprendre ce qu’elle vit de sa condition, et pas seulement le monnayer ou l’imaginer.
Y compris dans les formes de dispositifs sociaux et formes sociales administrées, comme les bilans de compétences ; j’y reviendrai plus tard.

Cette ouverture a été pour moi un enjeu de survie total et d’une certaine façon solitaire dans ma forme de conte et légende et histoire de vie qui s’est assemblé et ramassé à ma conscience d’être, depuis l’enfance, et qui a fait « ma somme d’enfant ». Il a fallu construire avec cela, ou partir de cela. Encore faut-il que cela soit possible. Je me suis trouvé exposé à devoir comprendre très tôt ce que c’était « la vie mentale des autres ». Ajoutons aussi qu’il arrive que l’on se trouve porteur pour les autres du collectif autour de soi, de poids et contraintes mentales, que l’on découvre progressivement. Par exemple, quand le milieu social se trouve porteur de deuils si intenses, que la notion de deuil n’a pas de sens dans le collectif humain présent. On peut alors parler de report, ou de saut de génération, qui de ce fait est dans une forme d’errance dans l’ordre des identités et des successions. L’inconscient alors n’est pas soi, mais plutôt l’entourage, que le porteur porte sans le déposer, de façon involontaire. L’entourage est alors à la fois dans la connaissance et le refus de connaître ou ne le peut. Pour ironiser, nous pouvons alors parler d’inconscient volontaire, qui s’ignore. D’autres fois, le porteur involontaire des traces du vivant est porteur pour le groupe d’une histoire, d’une séquelle, qui prend des formes autres, dans le couloir du temps. Il arrive qu’un enfant prenne la forme de témoin involontaire, ce qui ne permet pas d’escamoter la forme des drames, des difficultés et des faits. Tous ces cas et formes méritent de plus amples développements. La connaissance doit alors être une connaissance assumée. Notre parcours de vie est une forme d’illustration et de cas qu’il faut assumer. C que l’on est, est le résultat de la forme de contexte qui nous précède.

Je dirais donc que la vie psychique représente du temps et de la temporalité, du temps de vie, y compris sur le plan social de la vie avec les autres. Certains tentent malheureusement de l’oublier ou veulent l’oublier pour mieux l’ignorer. Il ne suffit pourtant pas de l’avoir dit, en forme de conscience, ou à titre de constat ou en forme littéraire. Il faut aussi pouvoir lui donner sa place, « sa forme de vie» et sa conscience dans son esprit. Il ne s’agit pas d’une représentation mentale ou d’un signifiant, mais plutôt d’un objet mental, ou encore une représentation de l’esprit qui peut ressembler à un objet de culte. J’appellerai cela aussi un « genre » et un « modèle ». On peut dire et penser qu’on est soi en illustrant soi et quelque chose de plus ou de plus grand que soi qui vous spécifie. Cependant, si on peut dire comment la chose est, on ne peut pas définir son contenu. On est alors face à des images et des formes de rhétorique. C’est pourquoi parlant de l’esprit et de la dimension mentale, et de ce qui s’y passe, j’essayerai plutôt de dire, en déclinant la forme, pour tenter de cerner la chose en son esprit. Je me retrouve ainsi face à des images et des formes de rhétoriques, des façons de dire, pour pouvoir dire, et pour toucher l’esprit d’un autre, dans une envie ou une volonté. Il faut avoir compris la leçon du temps et du légendaire, à savoir, qu’on ne peut rien dire, sauf de façon utopique ou totalement psychologique, si on n’en conçoit pas d’abord la forme et son étendue. J’essayerai donc, au fil des récits, d’expliquer ce qui m’a mené à une théorie de la forme et des modèles, pour penser le présent, l’actuel, et les autres.

Lucien Kokh, 19-02-2014

COMMENTAIRES

  • Macha Arfel dit :

    Le monde commence seulement à découvrir et expérimenter la notion d’instant présent, d’ici et maintenant :par ex le grand succès des livres de Tolle…Les circonstances vous ont mis violemment dans cette démarche à un âge d’enfant créant la naissance d’une conscience consciente d’elle même et capable de découvrir son architecture propre et par la suite d’accompagner les autres à le faire aussi. J’ai la chance de travailler avec vous et de créer mon « observateur ou camera interne » selon vos termes….Merci de nous transmettre cette œuvre et de l’ouvrir à l’élargissement et au dialogue. Nous en avons bien besoin en rapport avec la difficulté où cette époque nous plonge.

    • Lucien Kokh dit :

      Bonjour Macha Arfel. merci pour votre début de dialogue et interpellation. Vous évoquer plusieurs notions contenues,empaquetées dans celle d’instant présent, dans son être, son lieu, son instance. Vous citez les livres de Tolle, et il faut pour les internautes lecteur du blog que vous précisiez un peu votre lecture et point de vue de lectrice. A savoir que Eckhart Tolle est né en Allemagne en 1948. Il est intéressant de se référer à son histoire de vie et expérience propre, ce qu’on peut trouver sur internet. Le premier livre de Tolle, « Le pouvoir du moment présent », est publié une première fois en 1997. Son expérience et sa crise de type mystique est intéressante à considérer. Sa publication sera confidentielle, mais il recevra un succès médiatique considérable à partir de 2000 suite à une volonté de diffusion de sa part. Vous évoquez l’expérience que j’ai du connaitre enfant, qui m’a fait vivre l’intensité de la vie du moment et dans l’instant. J’en parle parfois dans mon travail, en tous cas maintenant, et c’est vrai qu’elle a été formatrice de ma personne et de ma conscience, comme je suis. J’en parle par souci de vérité et pour ouvrir un peu la dimension du témoignage dans sa force existentielle. En quoi se trouve inclus, ceux qui comme vous s’ouvrent et se rassemblent dans leur propre histoire, pour être pleinement soi et de maintenant. Vous l’évoquez en me photographiant avec mes mots pour dire et décrire ce qui est aimable à vous, car nos mots, bien fixés son nos images et nos tiers, ou encore nos médiateurs. Je suis content de pouvoir effectivement ouvrir mon travail à la transmission et au au dialogue. Notamment le mot d’architecture est une image pleine pour moi à plus d’un titre, en parlant d’images mentales et formation de la pensée. Il faut y revenir. Et d’autant que des clients patients architectes ont eu la très bonne idée de me faire découvrir le livre de l’immense architecte qu’est Louis Kahn, et que je recommande vivement. L’architecture là ouvre au-delà de la technique à la capacité de voir, formuler, imaginer.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.